dimanche 12 avril 2009

Le charme suranné des objets du temps passé

Sous un ciel entre chien et loup, les brocanteurs installés à Barjac avaient, malgré l'indécision météorologique, étalé une multitude d'objets et de meubles sur les places et ruelles de la cité des comtes du Roure. Cette manifestation pascale n'a pas l'éclat de celle qui, le 15 août, draine des centaines de milliers de visiteurs en quête de l'objet rêvé, de l'ustensile rare ou de l'oeuvre d'art singulière.
Les marchands, tout aussi nombreux que les années précédentes, ont un grand choix, adapté aux possibilités financières et aux goûts les plus divers, de la truelle antique à la commode Empire. Avec, en bémol, une gamme de produits de type moyen et souvent vus qui n'engendrent pas des enthousiasmes démesurés. D'ailleurs, le nombre de copies y est assez important... Mais tout un chacun ne peut s'offrir de l'art déco ou du XVIIIe siècle d'époque. À témoin, ces quatre panneaux, bien réalisés d'ailleurs, représentant les saisons, par Mucha. Mais là, les marchands ont le mérite de le préciser sur une étiquette !Côté bibelots, c'est le raz de marée avec des milliers d'objets usuels de la fin du XIXe et du début du XXe siècle qui ne servent plus guère à notre époque, au point qu'ils sont devenus des objets décoratifs relevant d'un savoir-vivre passé.
En revanche, en fouinant dans les stands, on aura remarqué une paire d'armoires indochinoises du milieu du XIXe siècle, dont le bois de palissandre entièrement sculpté engendre l'admiration. Combien de mois de travail pour arriver à créer un tel ouvrage dont chacun des détails animalier ou végétal relève de la précision et du raffinement ? Deux armoires que les amateurs d'art asiatique pourront se régaler les yeux au stand 36-37.
Plus loin, dans ce musée barjacois des arts décoratifs à ciel ouvert, on trouvera des meubles classiques et fonctionnels telles ces grandes armoires où nos arrière grands-mères rangeaient précautionneusement leurs draps et étoffes précieuses, mais encore des commodes de style Louis-Philippe à profusion. Plus original, on y a même vu une commode scriban de style Restauration... C'est-à-dire un meuble dont le tiroir masque une partie amovible qui démasque un plateau, avec tiroir, destiné à rédiger son courrier.
En revanche, les meubles d'époque Napoléon III qui, autrefois, faisaient fureur, ne tiennent à Barjac que peu d'amplitude. Les plus beaux, souvent très bien menuisés, ne se retrouvent plus guère dans les brocantes, ils ont une place chez les collectionneurs et les autres ont été récupérés par des antiquaires spécialisés.
Signe des temps ou pas, les modes, c'est ce qui se démode généralement le plus vite au monde.

DR

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